L'URSS est morte, vive la Fédération de Russie ! - I

Publié le par Snorri de Gotland

Une tradition expansionniste assumée


 

Qu'elle paraît loin, désormais, l'époque ou la folie et la faiblesse des dirigeants allemands et japonais avaient attiré sur leurs nations l'opprobre internationale. Guidés par la conviction que la mise au pas de ces deux pays considérés comme militaristes par essence suffirait à garantir la paix mondiale – qui ne sont plus depuis 1945 que des puissances économiques, tant par suite des humiliantes injonctions alliées que par autocensure – les pays vainqueurs, en rendant leur inoffensivité aux vaincus, ont enfin mis au jour le danger représenté par l'Etat russe depuis plusieurs décennies. Déjà à l'époque tsariste, l'expansionnisme russe, bien que relativement tu à l'étranger (dans la mesure où ce colonialisme s'appliquait à des territoires frontaliers et sous-peuplés), prenait des proportions tout à fait colossales. Au point que ce jeune Etat européen atteint le Pacifique dès le XVIIIe siècle – et même mieux, une Amérique russe (actuel Alaska, revendu aux Etats-Unis en 1867) étant constituée au-delà de Béring. Dans son éternelle quête de puissance, la Russie est présente sur tous les fronts : colonisation de la Sibérie, conquête du Caucase et des immenses steppes d'Asie centrale (le futur Turkestan russe, ainsi que la Dzoungarie par intermittences), luttes d'influence en Mers Noire et Baltique, panslavisme... L'avancée vers le Sud (dans une similitude troublante avec le Drang nach Ost austro-hongrois, qui lui est décrié) ne peut être stoppée à la frontière afghane que par l'intermédiaire de la France (alors alliée à l'Empire russe), qui réconcilie ces ennemis naturels via un traité similaire à l'Entente cordiale, bases diplomatiques de la future Entente de 1914. Et bien que le plus connu (et là encore le seul décrié) des impérialismes asiatiques est celui de l'Empire japonais – combien de fois des “historiens” sans objectivité ne font-ils pas référence à la colonisation de Taïwan ou au protectorat établi sur la Corée comme les premiers signes d'un expansionnisme japonais qui auraient dû inexorablement mener à la guerre du Pacifique ? – la xénophobie et le nationalisme chinois1, les colonialismes européens, mais bien plus encore la pression russe percent de manière suffisamment inquiétante l'espace vital du pays du Soleil levant pour finalement provoquer la guerre russo-japonaise de 1904-1905. L'Asie devient devant l'avancée russe (les Anglais étant limités par l'Afghanistan et la Perse à l'ouest, et le Tibet au nord) le théâtre de découpages coloniaux similaires à l'Afrique, mais surtout de luttes d'influence d'une violence rare. L'enjeu africain était pour les occidentaux une question essentiellement de commerce et de prestige. En Asie les Etats en lice jouent également leur survie.

 


 

1 Cf. les articles Vers une hégémonie chinoise ?

Publié dans Géopolitique

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C
<br /> après les partiels et l'installation définitive dans la capitale on veut aussi en polus des articles magnifiquement ecrits des reportages sur paris sur les quais le quartier étudiants les<br /> différents parcs avec les canardds parisiens pour comparer avec ceux de iena<br /> bises<br /> cat<br /> <br /> <br />
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L
<br /> J'ai pas tout compris... Je suis nulle!<br /> N'empêche que.<br /> Même sans comprendre, c'est du bonheur de te lire.<br /> Dépêche toi de nous écrire du Knutr (après les partiels je sais je sais)<br /> <br /> <br />
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C
<br /> CA Y EST LECRIVAIN EST DE RETOUR<br /> BISES<br /> CAT<br /> <br /> <br />
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